La recherche au sein de l’UMR D&S est dédiée à l’étude multidimensionnelle du développement. Ce dernier constitue à la fois un domaine partagé de réflexion, au travers de l’analyse des discours et des représentations ; un champ privilégié d’action, où sont élaborés des modèles et des interventions ; un champ de confrontations croissantes, mettant en jeu différents acteurs et territoires.
En mutation permanente, la question du développement a connu de nombreux avatars depuis les années 1990, priorisant, alternativement, une dimension (sociale, rurale, urbaine), une échelle (globale, décentralisée, locale, territoriale) ou encore une modalité (intégrée, durable, soutenable, participative). Considéré comme projet politique finalisé, le développement peut faire l’objet d’une analyse critique, aussi bien des discours prescriptifs, que des cadres programmatiques ou des solutions technocratiques. Les recherches produites par l’UMR D&S entendent éclairer ses évolutions (énoncées, annoncées, réelles ou pas), d’un point de vue théorique, historique comme empirique.
Afin de répondre à certains enjeux actualisés du développement durable (mobilités et transition, conflits et ordre mondial, sécurité alimentaire et changement climatique, travail décent et protection sociale universelle, etc.), les chercheurs de l’UMR D&S mettent en œuvre des approches visant à appréhender la complexité des processus qui les illustrent. Ceci implique de prendre en considération, en parallèle, la pluralité des déterminants, l’hétérogénéité des contextes, comme la diversité des processus en lien avec un ensemble d’acteurs. De ce fait, les recherches menées sont à la fois qualitatives et quantitatives, mêlant différentes échelles spatiales et temporelles d’analyse, et couvrent plusieurs aires géographiques (Asie, Amérique latine, Moyen Orient, Afrique) afin de leur donner une dimension comparative.
- Des facteurs structurels d’ordre interne, tels que la qualité des institutions et de la gouvernance, la cohérence des politiques mises en œuvre, le poids des inégalités et des fragilités héritées, les modalités et le niveau d’insertion dans l’économie mondiale, exercent souvent une influence fondamentale.
- Des éléments conjoncturels d’ordre externe, tels que des chocs économiques ou politiques, des aléas naturels peuvent également entrer en résonance avec des fragilités contextuelles. Les études sont ainsi prises dans une perspective dynamique qui articule différentes trajectoires historiques d’entrée dans la globalisation et dans ce qui est reconnu comme des crises. Une attention particulière est portée aux effets des interventions importées sur les sociétés et les territoires locaux.
L’UMR D&S est pluridisciplinaire car la dimension économique du phénomène de développement (ou de son absence) n’épuise pas la multiplicité des faits et des sens qu’il recouvre et qui lui sont associés. Le développement apparaît comme un processus protéiforme méritant la mobilisation de multiples sources de connaissance. La collaboration pluridisciplinaire apparaît donc indispensable pour étudier certaines des grandes questions au cœur des enjeux du développement durable au Sud. L’un des points communs à toutes les recherches est le souci constant de partir des pratiques des acteurs et de rendre compte de leurs logiques. Dans cette perspective, une réflexion est menée sur les concepts, les catégories, les référents implicites et explicites des différentes disciplines.
Au final, les résultats des recherches bénéficient directement à la formation de haut niveau par et pour la recherche relevant de la mention nationale de master « Études du développement ». Elles bénéficient également de la reconnaissance académique accordée à la Revue internationale des études du développement ex Revue Tiers Monde, à large spectre disciplinaire et thématique.