Redéveloppement des territoires miniers : Quelles dynamiques de transition ? Regard croisé sur des expériences internationales (RED-Min)
Gaëlle Gillot (UMR Développement et Sociétés/ Paris 1) participe à ce projet de recherche.
Confrontées à des processus d’épuisement de leurs gisements et à des changements notables touchant les modes d’extraction, les villes minières font l’objet de profondes recompositions économiques et socio-spatiales qui se matérialisent le plus souvent par des formes plus ou moins avancées de déclin urbain. Ces changements interrogent les pratiques actuelles de gestion et de (re)développement de ces territoires et interpellent plus globalement les questions de leur transition économique, environnementale et énergétique.
Inscrite dans le prolongement d’un récent travail de recherche portant sur la vie après la mine dans quelques villes minières au Maroc, la présente recherche s’intéresse plus particulièrement aux stratégies de redynamisation touchant ces territoires miniers. Elle vise à apporter de nouveaux éclairages sur le fonctionnement et le développement de ces espaces en appréciant notamment les dynamiques de changement qui y sont à l’œuvre ainsi que les formes de transition économique et environnementale qui pourraient y être développées.
Sur la base d’une série d’investigations principalement qualitatives combinant observations, recherches documentaires et entretiens semi-directifs réalisés auprès de différents acteurs impliqués dans la mise en œuvre de ces projets dans plusieurs territoires miniers marocains (villes du plateaux des phosphates et Jerada) ainsi qu’ateliers et séminaires internationaux de benchmark, la recherche vise à décortiquer le processus d’élaboration de ces stratégies de redéveloppement initiées tant par les pouvoirs publics que par les compagnies minières, à dégager les contraintes qui entravent leur réalisation mais aussi les pratiques innovantes qui y sont expérimentées et qui pourraient y être mises en place.
Cette recherche privilégie quatre clés de lecture : le développement social à l’aune d’un relatif retrait des entreprises minières, l’urbanisme entrepreneurial comme nouveau mode d’action urbaine, la formation et l’entrepreneuriat comme outil d'insertion des jeunes dans le monde du travail et différentes politiques publiques visant à trouver des alternatives au développement minier en panne (reconversion agricole, transition énergétique, patrimonialisation et mise en tourisme).
Elle s’appuie sur une lecture croisée d’expériences nationales et internationales en mobilisant à cet effet un réseau de chercheurs et experts internationaux travaillant sur ce sujet. Il s’agit de tirer les enseignements nécessaires tant au niveau des terrains étudiés que des expériences internationales retenues, pour proposer différents leviers d’action dans l’élaboration de nouvelles stratégies, ou l’ajustement de certaines déjà existantes, visant la concrétisation des dynamiques de changement et de transition dans les territoires miniers.
Dans ce cadre, mon approche consiste à mener des enquêtes auprès de certaines femmes dont les revenus dépendaient de la mine et qui se déploient dans la ville en créant des commerces ambulants. Cette occupation des espaces publics entre en résistance avec la volonté des autorités de les regrouper dans un espace dédié au petit commerce afin de fabriquer une nouvelle image de ces villes, Jerada et Benguerir, en pleine transformation.