Capitalisation externe du programme Transition des systèmes agricoles et alimentaires sur les territoires (2021-2024)
Coordination : Pierre Janin (IRD)
Participation : Michael Chaves (doctorant de l'UMR Développement et Sociétés, expert Colombie).
Les transitions des systèmes agroalimentaires vers l’agroécologie et leur mise à l’échelle requièrent une implication croissante des acteurs sociaux intermédiaires. Ces derniers, représentés par diverses formes d’organisations rurales, telles que les organisations de producteurs, les organisations communautaires de base et les coopératives, forment un capital social et un potentiel d’action considérable.
Ces organisations exercent de multiples fonctions et activités : diffusion des pratiques agroécologiques, valorisation des savoirs locaux profanes, collecte des récoltes, appui technique et informationnel pour leurs membres, warrantage, aide à la commercialisation, vente groupée et, parfois même, transformation des produits agricoles. Dans certaines conditions, elles peuvent contribuer à la création d’emplois ruraux et au contrôle des flux migratoires.
Cependant, la pratique de l’agroécologie sollicite des actions constantes de gouvernance participative à l’échelle locale, ainsi que la mise en place de programmes de soutien pour favoriser l’émergence et la structuration de ces acteurs. Bien que ces organisations aient su s’adapter à multiples tensions, elles demeurent souvent fragiles, vulnérables aux changements contextuels, et en quête d’une reconnaissance politique.
C’est l’objet même du programme Transition des systèmes agricoles et alimentaires sur les territoires (TERSAA) sur 5 pays (Burkina, Bénin, Togo, Colombie, Pérou) : il appuie la reconfiguration de chaînes de valeur orientées vers les circuits courts de production, distribution et consommation alimentaires plus favorables aux petits producteurs ruraux, la conservation des écosystèmes ainsi que le renforcement et autonomisation des organisations de producteurs. Le programme est mis en œuvre par l’ONG Acting for Life et financé par l’Agence française de développement.
Le travail scientifique s’articule autour de deux axes :
- L’analyse des effets performatifs et transformatif des nouveaux modèles d’organisation reliant les organisations de producteurs (OP) aux marchés locaux.
- L’analyse de la résilience organisationnelle des organisations impliquées (producteurs, transformateurs), face aux défis de l’agroécologie sur leurs territoires.
Ce projet, démarré en avril 2022, se poursuivra jusqu’en février 2025, avec un atelier de restitution prévu pour les organisations partenaires et organisations paysannes d’Afrique et d’Amérique latine, ainsi que pour la communauté scientifique de la Cité du développement durable. Il s’inscrit dans l’axe Ressources, conflictualités, action publique et collective.
Il est décliné sur un autre chantier géographique en Côte d’Ivoire, en collaboration avec Anne Le Naëlou, Michael Chaves et le doctorant Ayao Edem Degah (expert du TERSAA au Togo), avec une entrée thématique sur la résilience organisationnelle des organisations paysannes dans la région du Bélier.