Soutenance de thèse en socio-anthropologie - Phasy Res - 23 octobre 2025

Phasy Res a réalisé une thèse intitulée Mutation de la microfinance : Capitalisme frontalier, Violence liée à l'endettement et Contestation locale dans le nord-est du Cambodge sous la direction de Frédéric Bourdier. 

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Résumé de la thèse: 

Dans le cadre de cette thèse, j'examine les impacts et les conséquences de l'expansion rapide de la microfinance sur les terres et les moyens de subsistance des communautés autochtones des hauts plateaux du nord-est du Cambodge. Je démontre comment l'accès généralisé aux prêts de microfinance, associé à l'exploitation forestière et à l'expropriation à grande échelle des terres, et facilitées par les politiques foncières et forestières cambodgiennes mises en place au début des années 2000, accélère la transformation agraire et les changements socioculturels dans ces régions. Je soutiens que la microfinance a déjà démontré qu'elle engendrait un surendettement des ménages et une série de conséquences indésirables à travers le pays. Néanmoins, les retombées et les implications de la microfinance sur les communautés autochtones sont récentes, complexes et distinctes de ce qui a déjà été documenté dans la littérature scientifique et grise prédominante. Ces conséquences « inattendues » comprennent des tensions dans la vie spirituelle et l'identité des autochtones, la dissolution des titres fonciers communautaires autochtones (ICLTs), des conflits intracommunautaires, ainsi que la reconfiguration des pratiques matrilocales, ou encore des formes collectives de résistance et de solidarité, latentes mais notables, qui émergent progressivement. En explorant la transformation agricole et les changements socioculturels dans le nord-est du Cambodge, cette étude offre des perspectives et des éclairages anthropologiques pertinents pour les études agraires, paysannes et culturelles. Elle démontre comment les paysans des villages de Bunong, Kreung, Tampuan et Jarai résistent aux pressions et aux agressions liées au recouvrement des dettes de microfinance. En outre, elle explique comment ces paysans font face à la précarité socio-économique grâce à diverses stratégies foncières et de subsistance. Cette approche méthodologique se révèle particulièrement pertinente pour les chercheurs et chercheuses intéressés par les études agraires et paysannes à l'intersection de la microfinance, de la terre, de la culture autochtone et des identités.